En 1987, lors de la fermeture officielle du dernier puits en activité, se posa la question de savoir ce que Ouang Schok allait bien pouvoir faire du site de la mine de sel de Huan Gia.
Creusé depuis le flanc du mont Zun Ziou jusqu’à des profondeurs pouvant atteindre moins 876 mètres, la mine avait été en activité pendant trois siècles et demi et avait grandement participé à la richesse de la province.
Certains, prenant exemple sur ce qu’avait réalisé Wieliczka en matière de tourisme, proposèrent de transformer la mine en un immense complexe de loisirs. Il fut même question un temps d’y ouvrir le seul casino sous terrain au monde.
Devant les coûts de telles opérations, le parlement décida de faire de la mine la prison d’état de Ouang Schock. La légende veut que le projet fut adopté à la suite d’une remarque d’un conseillé : « Au moins là bas, on pourra revendre le sel si un prisonnier creuse un tunnel pour s’évader ».
De l’extérieur on ne voit rien de remarquable, seulement des baraquements de deux étages qui servent à l’administration pénitentiaire. Et puis, collée à la paroi de la montagne une immense et gigantesque porte d’acier noire qui s’ouvre (rarement) sur la cour d’honneur de la prison. C’est là où sont accueillis les prisonniers avant d’être descendu par un ascenseur jusqu’à la plate forme du niveau moins 1 où se trouvent les parloirs et le carré des gardiens. De là, sept ascenseurs desservent les puits où se trouvent les huit milles cellules creusées directement dans le sel.
L’absence de lumière naturelle et l’action naturellement corrosive du sel sur la peau transforment vite un prisonnier en fantôme. En trois quatre ans la peau devient si transparente que l’on peut apercevoir sans problème le réseau sanguin de tous les prisonniers. Tous ceux qui sortent de Gia après avoir purgé leur peine portent sur eux cette trace infamante pendant plusieurs années et doivent suivre un traitement médical spécial pour ne pas développer de cancer de la peau à cause du soleil.
A ce jour il n’y a eu aucune évasion réussie à Huan Gia. Comment s’enfuir quand il n’y pas de murs à franchir ? Il y a bien eu une révolte en 2027 mais les autorités ont trouvées un moyen imparable pour la mater. Ils ont fermé les puits, coupé l’eau, l’électricité et l’aération et ils ont attendu. Au bout d’une semaine la brigade d’assaut a pénétré la prison. Elle n’a pas eu à tirer un seul coup de feu mais a remonté 496 cadavres : morts de faim, de soif ou tout simplement massacrés durant les combats.
Chaque cellule fait neuf mètres carrés… au départ il ne devait y avoir que huit milles prisonniers dans la prison. Aujourd’hui la population carcérale de Gia est de 22 milles.
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